PLUME DE POÉSIES
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 Tristan Corbillere (1845-1875) Morire.

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James
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James


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Tristan Corbillere (1845-1875) Morire.  Empty
MessageSujet: Tristan Corbillere (1845-1875) Morire.    Tristan Corbillere (1845-1875) Morire.  Icon_minitimeMar 17 Juil - 19:16

Morire.

Oh le printemps ! - Je voudrais paître !.
C'est drôle, est-ce pas : Les mourants
Font toujours ouvrir leur fenêtre,
Jaloux de leur part de printemps t

Oh le printemps ! Je veux écrire !
Donne-moi mon bout de crayon
- Mon bout de crayon, c'est ma lyre –
Et - là - je me sens un rayon.

Vite !. J'ai vu, dans mon délire,
Venir me manger dans la main
La Gloire qui voulait me lire !
- La gloire n'attend pas demain. –

Sur ton bras, soutiens ton poète,
Toi, sa Muse, quand il chantait,
Son Sourire quand il mourait,
Et sa Fête. quand c'était fête !

Sultane, apporte un peu ma pipe.
Turque, incrustée en faux saphir,
Celle qui va bien à mon type.
Et ris ! - C'est fini de mourir ;

Et viens sur mon lit de malade ;
Empêche la mort d'y toucher,
D'emporter cet enfant maussade
Qui ne veut pas s'aller coucher.

Ne pleure donc plus,-je suis bête -
Vois : mon drap n'est pas un linceul
Je chantais cela pour moi seul…
Le vide chante dans ma tête.

Retourne contre la muraille ;
- Là – l'esquisse - un portrait de toi –
Malgré lui mon oeil soûl travaille
Sur la toile. C'était de moi.

J'entends - bourdon de la fièvre
Un chant de berceau me monter ;
« J'entends le renard, le lièvre,
Le lièvre, le loup chanter. »

…Va ! nous aurons une chambrette
Bien fraîche, à papier bleu rayé ;
Avec un vrai bon lit honnête
À nous, à nos rideaux. et payé !

Et nous irons dans ta prairie
Pêcher à la ligne tous deux,
Ou bien mourir pour la patrie !.
- Tu sais, je fais ce que tu veux.

… Et nous aurons des robes neuves,
Nous serons riches à bâiller
Quand j'aurai revu mes épreuves !
- Pour vivre, il faut. bien travailler…

- Non ! mourir.
La vie était belle
Avec toi ! mais rien ne va plus.
À moi le pompon d'immortelle
Des grands poètes que j'ai lus !

À moi, Myosotis ! Feuille morte
De Jeune malade à pas lent !
Souvenir de soi. qu'on emporte
En croyant le laisser - souvent !

- Décès : Rolla : - l'Académie
Murger, Beaudelaire : - hôpital, -
Lamartine : - en perdant la vie
De sa fille, en strophes pas mal.

Doux bedeau, pleureuse en lévite,
Harmonieux tronc des moissonnés,
Inventeur de la larme écrite,
Lacrymatoire d'abonnés !.

Moreau - j'oubliais - Hégésippe,
Créateur de l'art-hôpital.
Depuis, j'ai la phtisie en grippe ;
Ce n'est plus même original.

- Escousse encor : mort en extase
De lui ; mort phtisique d'orgueil.
- Gilbert : phtisie en paraphrase
Rentrée, en se pleurant à l'oeil.

- Un autre incompris : Lacenaire,
Faisant des vers en amateur
Dans le goût anti-poitrinaire,
Avec Sanson pour éditeur.

- Lord Byron, gentleman-vampire,
Hystérique du ténébreux ;
Anglais sec, cassé par son rire,
Son noble rire de lépreux.

- Hugo : l'Homme apocalyptique,
L'Homme-ceci-tûra-cela,
Meurt, gardenational épique ;
Il n'en reste qu'un - celui-là –

Puis un tas d'amants de !a lune,
Guère plus morts qu'ils n'ont vécu, Et changeant de fosse commune
Sans un discours, sans un écu !

J'en ai lus mourir !. Et ce cygne
Sous le couteau du cuisinier :
- Chénier -. Je me sens - mauvais signe ! –
De la jalousie. - Ô métier !

Métier ! Métier de mourir.
Assez, j'ai fini mon étude,
Métier : se rimer finir !.
C'est une affaire d'habitude.

Mais non, la poésie est : vivre,
Paresser encore, et souffrir
Pour toi, maîtresse ! et pour mon livre ;
Il est là qui dort
- Non : Mourir !

……………

Sentir sur ma lèvre appauvrie
Ton dernier baiser se gercer,
La mort dans tes bras me bercer…
Me déshabiller de la vie !…

Charenton. – Avril.

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

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