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 Tristan Corbillere (1845-1875) Paria

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James
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James


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Tristan Corbillere (1845-1875) Paria  Empty
MessageSujet: Tristan Corbillere (1845-1875) Paria    Tristan Corbillere (1845-1875) Paria  Icon_minitimeMar 17 Juil - 21:32

Paria

Qu'ils se payent des républiques,
Hommes libres ! - carcan au cou -
Qu'ils peuplent leurs nids domestiques !.
- Moi je suis le maigre coucou.

- Moi, - coeur eunuque, dératé
De ce qui mouille et ce qui vibre.
Que me chante leur Liberté,
À moi ? toujours seul. Toujours libre.

- Ma Patrie. elle est par le monde ;
Et, puisque la planète est ronde,
Je ne crains pas d'en voir le bout.
Ma patrie est où je la plante :
Terre ou mer, elle est sous la plante
De mes pieds - quand je suis debout.

- Quand je suis couché : ma patrie
C'est la couche seule et meurtrie
Où je vais forcer dans mes bras
Ma moitié, comme moi sans âme ;
Et ma moitié : c'est une femme.
Une femme que je n'ai pas.

- L'idéal à moi : c'est un songe
Creux ; mon horizon - l'imprévu -
Et le mal du pays me ronge.
Du pays que je n'ai pas vu.

Que les moutons suivent leur route,
De Carcassonne à Tombouctou.
- Moi, ma route me suit. Sans doute
Elle me suivra n'importe où.

Ton pavillon sur moi frissonne,
Il a le ciel pour couronne :
C'est la brise dans mes cheveux.
Et, dans n'importe quelle langue ;
Je puis subir une harangue ;
Je puis me taire si je veux.

Ma pensée est un souffle aride :
C'est l'air. L'air est à moi partout.
Et ma parole est l'écho vide
Qui ne dit rien - et c'est tout.

Mon passé : c'est ce que j'oublie.
La seule chose qui me lie
C'est ma main dans mon autre main.
Mon souvenir - Rien - C'est ma trace.
Mon présent, c'est tout ce qui passe
Mon avenir - Demain. demain

Je ne connais pas mon semblable ;
Moi, je suis ce que je me fais.
- Le Moi humain est haïssable.
- Je ne m'aime ni ne me hais.

- Allons ! la vie est une fille
Qui m'a pris à son bon plaisir.
Le mien, c'est : la mettre en guenille,
La prostituer sans désir.

- Des dieux ?. - Par hasard j'ai pu naître ;
Peut-être en est-il - par hasard.
Ceux-là, s'ils veulent me connaître,
Me trouveront bien quelque part.

- Où que je meure : ma patrie
S'ouvrira bien, sans qu'on l'en prie,
Assez grande pour mon linceul.
Un linceul encor : pour que faire ?.
Puisque ma patrie est en terre
Mon os ira bien là tout seul.

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James

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