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 Claude-Joseph Dorat (1734-1780) PARTIE I LETTRE XLVII

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MessageSujet: Claude-Joseph Dorat (1734-1780) PARTIE I LETTRE XLVII   Claude-Joseph Dorat (1734-1780) PARTIE I LETTRE XLVII Icon_minitimeJeu 29 Nov 2012 - 10:15

PARTIE I LETTRE XLVII

du chevalier, à Madame De Senanges.
que seroit-ce donc qu' un présent de l' amour,
si les dons de l' amitié jettent l' ame dans
l' ivresse qui me transporte !
Je la possede enfin, cette tresse si ardemment
desirée ; c' est une conquête que j' ai faite sur
votre raison ; et jamais vainqueur n' a été plus
fier de son trophée, que je ne le suis du mien.
Que dis-je ! Ce n' est point de l' orgueil, c' est un
sentiment plus doux. Malgré toute ma fierté,
je suis encore aussi loin de concevoir de l' espérance,
que vous êtes loin de m' en donner...
n' importe... ma délicatesse me fournit des
moyens de bonheur ; et mon coeur est content,
si le vôtre les devine... que faut-il à l' amant
vrai ? Tout, sans doute, oui, tout ; mais que
de riens consolent et charment pour lui les
rigueurs de l' attente ! Que ces riens sont importans !
Qu' il est infortuné, l' ingrat qui n' en
connoît pas le prix ! Est-il une faveur légere ?
En est-il une seule qui ne soit tout aux yeux
d' un amant... digne de sentir l' amour ? Je les
ai baisés mille fois, ces beaux cheveux, dont
l' amitié m' a fait le sacrifice ! Je me les représente
flottans encore sur mille charmes, interdits même
aux regards les plus respectueux... le coeur
me bat ; un feu soudain court dans mes veines ;
je languis ; je brûle... ô délices de l' amour !
Ravissemens au dessus de l' expression humaine !
Croyez-moi, madame, ce sentiment que vous
craignez, est le charme de la vie ; il diminue
les peines, il double les plaisirs, il rend la vertu
plus aimable ; c' est le besoin des belles ames ;
c' est la source de l' héroïsme ; c' est l' attrait de
toute la nature. Pourquoi voulez-vous donc
contrarier son voeu le plus doux, et le moins
fait pour être combattu ? Est-ce bien moi qui
ose me plaindre ? ... aujourd' hui, dans ce
moment... souveraine absolue de toutes mes
affections, quelque pénibles que soient vos loix,
soyez sûre d' être obéie. J' ai, dans mon coeur,
de quoi jouir, malgré vous ; et en me défendant
d' être heureux, vous ne pouvez m' empêcher
de l' être. à ce soir. Comme les heures où je
vous vois sont rapides ! Comme elles se traînent
dans votre absence !

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