L'Aurore
A Jeanne
6 octobre 1906
Le Ciel noir a tracé dans son image obscure
Un trait qu'il emprunta aux clartés d'un beau jour
Les oiseaux dans les bois d'un timide murmure
Gazouillent leurs chansons douces comme l'Amour
L'Aurore montre enfin sa pâlotte figure
Les ténèbres ont fui vers un autre séjour
Et d'un dernier regard embrassant la Nature
Elles vont de la Nuit attendre le retour
Les coteaux sont couverts de brumes nébuleuses
Et sur l'herbe des champs des perles précieuses
Brillent à la clarté d'un soleil radieux
Aurore de la Vie aux clartés si troublantes
Dis-moi souriras-tu quand mes lèvres tremblantes
Aimeront du Passé les souvenirs heureux.
Honoré HARMAND