L'Automne
20 septembre 1936
Septembre, en son manteau de pourpre doublé d'or,
Avance lentement, au déclin de l'année ;
Achevant des saisons la troublante hyménée ;
Et vers des cieux plus doux l'oiseau prend son essor.
La Nature, à mourir, nous paraît condamnée.
Les Nymphes ne vont plus purifier leur corps
Aux ondes des grands lacs. Le Faune, à leurs accords,
Ne trouve plus de charme et son âme est damnée.
Le crépuscule est pâle et le Monde et les choses
Sont touchés par le deuil de ses apothéoses ;
Tout semble frissonner d'une sublime peur.
Les fleurs ont des parfums qui se volatilisent.
Le Soleil, tout puissant, a perdu sa chaleur
Et dans ce désarroi, les zéphyrs se dégrisent.
Honoré HARMAND