L'orphelin
10 septembre 1945
Hanté par le désir de vivre
Il ressemble à tous les enfants.
Hélas ! Il ne peut pas les suivre
Lorsqu'ils s'éloignent, triomphants.
Un soir d'hiver sa mère est morte
Et son père, un sombre matin
D'un beau foyer ferma la porte,
Frappé par le même destin.
Il va sur les bancs de l'école
Mais il n'entend plus les leçons ;
Sa pauvre mémoire s'envole :
Le souvenir a des frissons.
Quand la Misère le regarde
De grâce étouffons sa rancoeur
Car la Haine monte la garde
Au seuil des voués au malheur.
Il a besoin qu'on le soutienne
Et que, dans de lourds draps de lin
Avec lui s'endorme sa peine
Amis pensons à l'orphelin.
Honoré HARMAND