PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XXIX. MÉTAPHYSIQUE DE MIRZOZA. LES AMES.

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XXIX.  MÉTAPHYSIQUE DE MIRZOZA.  LES AMES. Empty
MessageSujet: Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XXIX. MÉTAPHYSIQUE DE MIRZOZA. LES AMES.   Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XXIX.  MÉTAPHYSIQUE DE MIRZOZA.  LES AMES. Icon_minitimeLun 3 Sep - 11:04

CHAPITRE XXIX.

MÉTAPHYSIQUE DE MIRZOZA.

LES AMES.


Tandis que Mangogul interrogeait les bijoux d'Haria, des veuves et de
Fatmé, Mirzoza avait eu le temps de préparer sa leçon de philosophie.
Une soirée que la Manimonbanda faisait ses dévotions, qu'il n'y avait ni
tables de jeu, ni cercle chez elle, et que la favorite était presque
sûre de la visite du sultan, elle prit deux jupons noirs, en mit un à
l'ordinaire, et l'autre sur ses épaules, passa ses deux bras par les
fentes, se coiffa de la perruque du sénéchal de Mangogul et du bonnet
carré de son chapelain, et se crut habillée en philosophe, lorsqu'elle
se fut déguisée en chauve-souris.

Sous cet équipage, elle se promenait en long et en large dans ses
appartements, comme un professeur du Collége royal qui attend des
auditeurs. Elle affectait jusqu'à la physionomie sombre et réfléchie
d'un savant qui médite. Mirzoza ne conserva pas longtemps ce sérieux
forcé. Le sultan entra avec quelques-uns de ses courtisans, et fit une
révérence profonde au nouveau philosophe, dont la gravité déconcerta
celle de son auditoire, et fut à son tour déconcertée par les éclats de
rire qu'elle avait excités.

«Madame, lui dit Mangogul, n'aviez-vous pas assez d'avantages du côté de
l'esprit et de la figure, sans emprunter celui de la robe? Vos paroles
auraient eu, sans elle, tout le poids que vous leur eussiez désiré.

-Il me paraît, seigneur, répondit Mirzoza, que vous ne la respectez
guère, cette robe, et qu'un disciple doit plus d'égards à ce qui fait au
moins la moitié du mérite de son maître.

-Je m'aperçois, répliqua le sultan, que vous avez déjà l'esprit et le
ton de votre nouvel état. Je ne fais à présent nul doute que votre
capacité ne réponde à la dignité de votre ajustement; et j'en attends la
preuve avec impatience...

-Vous serez satisfait dans la minute,» répondit Mirzoza en s'asseyant
au milieu d'un grand canapé.

Le sultan et les courtisans se placèrent autour d'elle; et elle
commença:

«Les philosophes du Monoémugi, qui ont présidé à l'éducation de Votre
Hautesse, ne l'ont-ils jamais entretenue de la nature de l'âme?

-Oh! très-souvent, répondit Mangogul; mais tous leurs systèmes n'ont
abouti qu'à m'en donner des notions incertaines; et sans un sentiment
intérieur qui semble me suggérer que c'est une substance différente de
la matière, ou j'en aurais nié l'existence, ou je l'aurais confondue
avec le corps. Entreprendriez-vous de nous débrouiller ce chaos?

-Je n'ai garde, reprit Mirzoza; et j'avoue que je ne suis pas plus
avancée de ce côté-là que vos pédagogues. La seule différence qu'il y
ait entre eux et moi, c'est que je suppose l'existence d'une substance
différente de la matière, et qu'ils la tiennent pour démontrée. Mais
cette substance, si elle existe, doit être nichée quelque part. Ne vous
ont-ils pas encore débité là-dessus bien des extravagances?

-Non, dit Mangogul; tous convenaient assez généralement qu'elle réside
dans la tête; et cette opinion m'a paru vraisemblable. C'est la tête qui
pense, imagine, réfléchit, juge, dispose, ordonne; et l'on dit tous les
jours d'un homme qui ne pense pas, qu'il n'a point de cervelle, ou qu'il
manque de tête.

-Voilà donc, reprit la sultane, où se réduisent vos longues études et
toute votre philosophie, à supposer un fait et à l'appuyer sur des
expressions populaires. Prince, que diriez-vous de votre premier
géographe, si, présentant à Votre Hautesse la carte de ses États, il
avait mis l'orient à l'occident, ou le nord au midi?

-C'est une erreur trop grossière, répondit Mangogul; et jamais
géographe n'en a commis une pareille.

-Cela peut être, continua la favorite; et en ce cas vos philosophes ont
été plus maladroits que le géographe le plus maladroit ne peut l'être.
Ils n'avaient point un vaste empire à lever, il ne s'agissait point de
fixer les limites des quatre parties du monde; il n'était question que
de descendre en eux-mêmes, et d'y marquer le vrai lieu de leur âme.
Cependant ils ont mis l'est à l'ouest, ou le sud au nord. Ils ont
prononcé que l'âme est dans la tête, tandis que la plupart des hommes
meurent sans qu'elle ait habité ce séjour, et que sa première résidence
est dans les pieds.

-Dans les pieds! interrompit le sultan; voilà bien l'idée la plus
creuse que j'aie jamais entendue.

-Oui, dans les pieds, reprit Mirzoza; et ce sentiment, qui vous paraît
si fou, n'a besoin que d'être approfondi pour devenir sensé, au
contraire de tous ceux que vous admettez comme vrais et qu'on reconnaît
pour faux en les approfondissant. Votre Hautesse convenait avec moi,
tout à l'heure, que l'existence de notre âme n'était fondée que sur le
témoignage intérieur qu'elle s'en rendait à elle-même; et je vais lui
démontrer que toutes les preuves imaginables de sentiment concourent à
fixer l'âme dans le lieu que je lui assigne.

-C'est là où nous vous attendons, dit Mangogul.

-Je ne demande point de grâces, continua-t-elle; et je vous invite tous
à me proposer vos difficultés.

«Je vous disais donc que l'âme fait sa première résidence dans les
pieds; que c'est là qu'elle commence à exister, et que c'est par les
pieds qu'elle s'avance dans le corps. C'est à l'expérience que j'en
appellerai de ce fait; et je vais peut-être jeter les premiers
fondements d'une métaphysique expérimentale.

«Nous avons tous éprouvé dans l'enfance que l'âme assoupie reste des
mois entiers dans un état d'engourdissement. Alors les yeux s'ouvrent
sans voir, la bouche sans parler, et les oreilles sans entendre. C'est
ailleurs que l'âme cherche à se détendre et à se réveiller; c'est dans
d'autres membres qu'elle exerce ses premières fonctions; c'est avec ses
pieds qu'un enfant annonce sa formation. Son corps, sa tête et ses bras
sont immobiles dans le sein de la mère; mais ses pieds s'allongent, se
replient et manifestent son existence et ses besoins peut-être. Est-il
sur le point de naître, que deviendraient la tête, le corps et les bras?
ils ne sortiraient jamais de leur prison, s'ils n'étaient aidés par les
pieds: ce sont ici les pieds qui jouent le rôle principal, et qui
chassent devant eux le reste du corps. Tel est l'ordre de la nature; et
lorsque quelque membre veut se mêler de commander, et que la tête, par
exemple, prend la place des pieds, alors tout s'exécute de travers; et
Dieu sait ce qui en arrive quelquefois à la mère et à l'enfant.

«L'enfant est-il né, c'est encore dans les pieds que se font les
principaux mouvements. On est contraint de les assujettir, et ce n'est
jamais sans quelque indocilité de leur part. La tête est un bloc dont on
fait tout ce qu'on veut; mais les pieds sentent, secouent le joug et
semblent jaloux de la liberté qu'on leur ôte.

«L'enfant est-il en état de se soutenir, les pieds font mille efforts
pour se mouvoir; ils mettent tout en action; ils commandent aux autres
membres; et les mains obéissantes vont s'appuyer contre les murs, et se
portent en avant pour prévenir les chutes et faciliter l'action des
pieds.

«Où se tournent toutes les pensées d'un enfant, et quels sont ses
plaisirs, lorsque affermi sur ses jambes, ses pieds ont acquis
l'habitude de se mouvoir? C'est de les exercer, d'aller, de venir, de
courir, de sauter, de bondir. Cette turbulence nous plaît, c'est pour
nous une marque d'esprit; et nous augurons qu'un enfant ne sera qu'un
stupide, lorsque nous le voyons indolent et morne. Voulez-vous
contrister un enfant de quatre ans, asseyez-le pour un quart d'heure, ou
tenez-le emprisonné entre quatre chaises: l'humeur et le dépit le
saisiront; aussi ne sont-ce pas seulement ses jambes que vous privez
d'exercice, c'est son âme que vous tenez captive.

«L'âme reste dans les pieds jusqu'à l'âge de deux ou trois ans; elle
habite les jambes à quatre; elle gagne les genoux et les cuisses à
quinze. Alors on aime la danse, les armes, les courses, et les autres
violents exercices du corps. C'est la passion dominante de tous les
jeunes gens, et c'est la fureur de quelques-uns. Quoi! l'âme ne
résiderait pas dans les lieux où elle se manifeste presque uniquement,
et où elle éprouve ses sensations les plus agréables? Mais si sa
résidence varie dans l'enfance et dans la jeunesse, pourquoi ne
varierait-elle pas pendant toute la vie?»

Mirzoza avait prononcé cette tirade avec une rapidité qui l'avait
essoufflée. Sélim, un des favoris du sultan, profita du moment qu'elle
reprenait haleine, et lui dit: «Madame, je vais user de la liberté que
vous avez accordée de vous proposer ses difficultés. Votre système est
ingénieux, et vous l'avez présenté avec autant de grâce que de netteté;
mais je n'en suis pas séduit au point de le croire démontré. Il me
semble qu'on pourrait vous dire que dans l'enfance même c'est la tête
qui commande aux pieds, et que c'est de là que partent les esprits, qui,
se répandant par le moyen des nerfs dans tous les autres membres, les
arrêtent ou les meuvent au gré de l'âme assise sur la glande pinéale,
ainsi qu'on voit émaner de la Sublime Porte les ordres de Sa Hautesse
qui font agir tous ses sujets.

-Sans doute, répliqua Mirzoza; mais on me dirait une chose assez
obscure, à laquelle je ne répondrais que par un fait d'expérience. On
n'a dans l'enfance aucune certitude que la tête pense, et vous-même,
seigneur, qui l'avez si bonne, et qui, dans vos plus tendres années,
passiez pour un prodige de raison, vous souvient-il d'avoir pensé pour
lors? Mais vous pourriez bien assurer que, quand vous gambadiez comme un
petit démon, jusqu'à désespérer vos gouvernantes, c'était alors les
pieds qui gouvernaient la tête.

-Cela ne conclut rien, dit le sultan. Sélim était vif, et mille enfants
le sont de même. Ils ne réfléchissent point; mais ils pensent: le temps
s'écoule, la mémoire des choses s'efface, et ils ne se souviennent plus
d'avoir pensé.

-Mais par où pensaient-ils? répliqua Mirzoza; car c'est là le point de
la question.

-Par la tête, répondit Sélim.

-Et toujours cette tête où l'on ne voit goutte, répliqua la sultane.
Laissez là votre lanterne sourde, dans laquelle vous supposez une
lumière qui n'apparaît qu'à celui qui la porte; écoutez mon expérience,
et convenez de la vérité de mon hypothèse. Il est si constant que l'âme
commence par les pieds son progrès dans le corps, qu'il y a des hommes
et des femmes en qui elle n'a jamais remonté plus haut. Seigneur, vous
avez admiré mille fois la légèreté de Nini et le vol de Saligo;
répondez-moi donc sincèrement: croyez-vous que ces créatures aient l'âme
ailleurs que dans les jambes? Et n'avez-vous pas remarqué que dans
Volucer et Zélindor, la tête est soumise aux pieds? La tentation
continuelle d'un danseur, c'est de se considérer les jambes. Dans tous
ses pas, l'oeil attentif suit la trace du pied, et la tête s'incline
respectueusement devant les pieds, ainsi que devant Sa Hautesse, ses
invincibles pachas.

-Je conviens de l'observation, dit Sélim; mais je nie qu'elle soit
générale.

-Aussi ne prétends-je pas, répliqua Mirzoza, que l'âme se fixe toujours
dans les pieds: elle s'avance, elle voyage, elle quitte une partie, elle
y revient pour la quitter encore; mais je soutiens que les autres
membres sont toujours subordonnés à celui qu'elle habite. Cela varie
selon l'âge, le tempérament, les conjonctures, et de là naissent la
différence des goûts, la diversité des inclinations, et celle des
caractères. N'admirez-vous pas la fécondité de mon principe? et la
multitude des phénomènes auxquels il s'étend ne prouve-t-elle pas sa
certitude?

-Madame, lui répondit Sélim, si vous en faisiez l'application à
quelques-uns, nous en recevrions peut-être un degré de conviction que
nous attendons encore.

-Très-volontiers, répliqua Mirzoza, qui commençait à sentir ses
avantages: vous allez être satisfait; suivez seulement le fil de mes
idées. Je ne me pique pas d'argumenter. Je parle sentiment: c'est notre
philosophie à nous autres femmes; et vous l'entendez presque aussi bien
que nous. Il est assez vraisemblable, ajouta-t-elle, que jusqu'à huit ou
dix ans l'âme occupe les pieds et les jambes; mais alors, ou même un peu
plus tard, elle abandonne ce logis, ou de son propre mouvement, ou par
force. Par force, quand un précepteur emploie des machines pour la
chasser de son pays natal, et la conduire dans le cerveau, où elle se
métamorphose communément en mémoire et presque jamais en jugement; c'est
le sort des enfants de collége. Pareillement, s'il arrive qu'une
gouvernante imbécile se travaille à former une jeune personne, lui
farcisse l'esprit de connaissances, et néglige le coeur et les
moeurs, l'âme vole rapidement vers la tête, s'arrête sur la langue, ou
se fixe dans les yeux, et son élève n'est qu'une babillarde ennuyeuse,
ou qu'une coquette. Ainsi, la femme voluptueuse est celle dont l'âme
occupe le bijou, et ne s'en écarte jamais.

«La femme galante, celle dont l'âme est tantôt dans le bijou, et tantôt
dans les yeux.

«La femme tendre, celle dont l'âme est habituellement dans le coeur;
mais quelquefois aussi dans le bijou.

«La femme vertueuse, celle dont l'âme est tantôt dans la tête, tantôt
dans le coeur; mais jamais ailleurs.

«Si l'âme se fixe dans le coeur, elle formera les caractères
sensibles, compatissants, vrais, généreux. Si, quittant le coeur pour
n'y plus revenir, elle se relègue dans la tête, alors elle constituera
ceux que nous traitons d'hommes durs, ingrats, fourbes et cruels.

«La classe de ceux en qui l'âme ne visite la tête que comme une maison
de campagne où son séjour n'est pas long, est très-nombreuse. Elle est
composée des petits-maîtres, des coquettes, des musiciens, des poëtes,
des romanciers, des courtisans et de tout ce qu'on appelle les jolies
femmes. Écoutez raisonner ces êtres, et vous reconnaîtrez sur-le-champ
des âmes vagabondes, qui se ressentent des différents climats qu'elles
habitent.

-S'il est ainsi, dit Sélim, la nature a fait bien des inutilités. Nos
sages tiennent toutefois pour constant qu'elle n'a rien produit en vain.

-Laissons là vos sages et leurs grands mots, répondit Mirzoza, et quant
à la nature, ne la considérons qu'avec les yeux de l'expérience, et nous
en apprendrons qu'elle a placé l'âme dans le corps de l'homme, comme
dans un vaste palais, dont elle n'occupe pas toujours le plus bel
appartement. La tête et le coeur lui sont principalement destinés,
comme le centre des vertus et le séjour de la vérité; mais le plus
souvent elle s'arrête en chemin, et préfère un galetas, un lieu suspect,
une misérable auberge, où elle s'endort dans une ivresse perpétuelle.
Ah! s'il m'était donné seulement pour vingt-quatre heures d'arranger le
monde à ma fantaisie, je vous divertirais par un spectacle bien étrange:
en un moment j'ôterais à chaque âme les parties de sa demeure qui lui
sont superflues, et vous verriez chaque personne caractérisée par celle
qui lui resterait. Ainsi les danseurs seraient réduits à deux pieds, ou
à deux jambes tout au plus; les chanteurs à un gosier; la plupart des
femmes à un bijou; les héros et les spadassins à une main armée;
certains savants à un crâne sans cervelle; il ne resterait à une joueuse
que deux bouts de mains qui agiteraient sans cesse des cartes; à un
glouton, que deux mâchoires toujours en mouvement; à une coquette, que
deux yeux; à un débauché, que le seul instrument de ses passions; les
ignorants et les paresseux seraient réduits à rien(51).

(51: Il nous semble qu'on ne peut se refuser à voir ici la même
idée fondamentale qui fit écrire quelques années plus tard à Diderot ses
deux Lettres sur les aveugles et sur les sourds et muets, et que la
statue organisée de Condillac est déjà ici en germe.)

-Pour peu que vous laissassiez de mains aux femmes, interrompit le
sultan, ceux que vous réduiriez au seul instrument de leurs passions,
seraient courus. Ce serait une chasse plaisante à voir; et si l'on était
partout ailleurs aussi avide de ces oiseaux que dans le Congo, bientôt
l'espèce en serait éteinte.

-Mais les personnes tendres et sensibles, les amants constants et
fidèles, de quoi les composeriez-vous? demanda Sélim à la favorite.

-D'un coeur, répondit Mirzoza; et je sais bien, ajouta-t-elle en
regardant tendrement Mangogul, quel est celui à qui le mien chercherait
à s'unir.»

Le sultan ne put résister à ce discours; il s'élança de son fauteuil
vers sa favorite: ses courtisans disparurent, et la chaire du nouveau
philosophe devint le théâtre de leurs plaisirs; il lui témoigna à
plusieurs reprises qu'il n'était pas moins enchanté de ses sentiments
que de ses discours; et l'équipage philosophique en fut mis en désordre.
Mirzoza rendit à ses femmes les jupons noirs, renvoya au lord sénéchal
son énorme perruque, et à M. l'abbé son bonnet carré, avec assurance
qu'il serait sur la feuille à la nomination prochaine. A quoi ne fût-il
point parvenu, s'il eût été bel esprit? Une place à l'Académie était la
moindre récompense qu'il pouvait espérer; mais malheureusement il ne
savait que deux ou trois cents mots, et n'avait jamais pu parvenir à en
composer deux ritournelles.

Revenir en haut Aller en bas
 
Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XXIX. MÉTAPHYSIQUE DE MIRZOZA. LES AMES.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XL. RÊVE DE MIRZOZA.
» Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XXIX.
» Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE LIV. TRENTIÈME ET DERNIER ESSAI DE L'ANNEAU. MIRZOZA.
» Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE XV. LES BRAMINES.
» Denis Diderot. (1713-1784) CHAPITRE DE LA FIGURE DES

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: