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 Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIII Où L’On Parle Pour La Première Fois De Maître Loys.

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MessageSujet: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIII Où L’On Parle Pour La Première Fois De Maître Loys.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIII Où L’On Parle Pour La Première Fois De Maître Loys. Icon_minitimeLun 18 Fév - 14:56

XIII Où L’On Parle Pour La Première Fois De Maître Loys.

L’endroit du Mont où se trouvait maintenant Reine de Maurever était à peine
assez large pour qu’une personne pût s’y asseoir à l’aise.

Immédiatement au-dessus s’élevait la grande plate-forme du château que surmonte
la basilique.

Reine avait à sa gauche les murs inclinés de la Montgomerie, par où l’on monte
au cloître et à toute cette partie des bâtiments appelée la Merveille.

Il y avait un archer de garde dans la guérite de pierre qui flanquait la plate-
forme. Reine le savait; ce n’était pas la première fois qu’elle venait là. Elle
savait aussi que la consigne des archers était de tirer sans crier gare, partout
où ils apercevaient un mouvement dans les rochers.

Et cette consigne, soit dit en passant, n’était point superflue, car les Anglais
tentèrent plus d’une fois, en ce siècle, de s’introduire nuitamment et par
trahison dans l’enceinte du couvent-forteresse.
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Reine de Maurever, dans sa vie ordinaire, était une enfant timide.

Mais Reine avait le coeur d’un chevalier quand il s’agissait de bien faire.

La mort, elle n’y songeait même pas! C’était chose convenue avec elle-même que,
dans ses courses hasardeuses, la mort était partout, sur les Grèves comme autour
du Mont. Les sables mouvants, la mer, les balles ou les carreaux des
arbalétriers, tout cela tue. Reine bravait tout cela.

Nous sommes au siècle des vierges inspirées, des dentelles de granit et de
splendides cathédrales.

Jeanne d’Arc, une autre jeune fille possédée de Dieu, venait d’accomplir le
miracle qui reste comme un diamant éblouissant dans l’écrin de nos annales.

Jeanne d’Arc, que Voltaire a insultée, afin qu’aucun honneur ne manquât à la
mémoire de Jeanne d’Arc.

La pauvre Reine n’était point une Jeanne d’Arc. Peut-être que son bras eût
fléchi sous l’armure. Mais elle n’avait pas un trône à sauver.

Sa force était à la hauteur de son dévouement modeste.
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MessageSujet: Re: Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIII Où L’On Parle Pour La Première Fois De Maître Loys.   Paul Henri Corentin Féval. (Père) (1816-1887) La Fée des Grèves.XIII Où L’On Parle Pour La Première Fois De Maître Loys. Icon_minitimeLun 18 Fév - 14:57

La vengeance du duc François la faisait plus pauvre et plus dénuée que la plus
indigente parmi les filles des vassaux de son père. Elle n’avait plus à donner
que sa vie. Elle donnait sa vie simplement, nous allions dire gaiement.

C’était une jeune fille, ce n’était rien qu’une jeune fille, supportant sa peine
avec courage, mais aspirant ardemment au bonheur.

Aubry était bien le fiancé qu’il fallait à cette blonde enfant des Grèves. Brave
comme un lion, vif, bouillant, sincère; un vrai chevalier en herbe.

Il y avait quinze jours qu’Aubry était captif.

François de Bretagne l’avait fait arrêter le soir même de l’événement raconté
aux premières pages de ce livre. Depuis lors, Aubry n’avait vu que le frère-
convers, chargé de lui apporter sa provende, et Reine, qui était venue parfois
le visiter.

La fenêtre de son cachot était taillée de façon à ce qu’il ne pût apercevoir que
le ciel. Le sol où il reposait restait à six pieds au-dessous de la fenêtre-
meurtrière.
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Ce cachot avait été creusé, avec trois autres pareils, sous la plate-forme, par
Nicolas Famigot, ancien prieur claustral et vingt-quatrième abbé de Saint-
Michel. L’intérieur était tout roc. Le dessus de la porte avait un carré taillé
au ciseau dans la pierre, avec la date: A. D. 1276.

Les ouvriers, en creusant cette cellule carrée dans le roc vif, avaient ménagé
un petit cube de granit destiné à soutenir la tête du prisonnier.

À part cette attention, les quatre cachots étaient entièrement nus.

Ce fut quelques années plus tard seulement que Louis XI, le roi démocrate,
s’arrêta émerveillé à la vue de ces prisons-modèles, Louis XI savait les dangers
de la guerre qu’il avait déclarée à ses grands vassaux. Il aimait les cachots
bien établis. Le Mont-Saint-Michel lui plut au-delà de tout dire.

Il y revint et il utilisa du mieux qu’il put ces cachots si recommandables.

À l’époque où se passe notre histoire, aucun captif politique n’avait encore
illustré les dessous du Mont-Saint-Michel. Ces cachots étaient bonnement le
pénitentiaire du couvent. On y mettait des moines ou des vassaux de l’abbaye, il
avait fallu la requête du duc François pour qu’Aubry de Kergariou y pût trouver
place.
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Par autre grâce spéciale, le frère gardien avait été autorisé à lui délivrer
quatre bottes de paille: de sorte qu’Aubry était à son aise.

Au moment où la voix de Reine se fit entendre sur la petite saillie qui était
sous la fenêtre- meurtrière, Aubry dormait, couché sur la paille.

Mais le sommeil des captifs est léger. Il ne fallut qu’un appel pour mettre
Aubry sur ses pieds.

D’un bond il atteignit l’appui de la meurtrière et s’y tint suspendu.

-Pauvre Aubry! dit Reine.

Et ils causèrent.

Au bout de quelques minutes, la main droite d’Aubry qui tenait l’appui de la
meurtrière lâcha prise, parce qu’elle commençait à s’engourdir; ses pieds
touchèrent le sol et rebondirent: sa main gauche saisit l’arête de granit et
supporta tout le poids de son corps à son tour.
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-Vous souvenez-vous de maître Loys, Reine? dit-il.

-Votre beau lévrier noir? -Oui, mon beau lévrier! mon pauvre ami si cher! Reine
convint que maître Loys était un parfait lévrier.

En ce moment, Aubry disparut pour reparaître aussitôt après, et, cette fois, ce
fut sa main droite qui saisit l’appui de la meurtrière.

-Il est bien heureux, ce maître Loys! dit Reine en riant.

-Cela vous étonne que je pense à lui? demanda Aubry. Quand vous serez ma femme,
Reine, vous verrez comme il vous aimera! Mais vous ne pouvez pas l’aller
chercher à Dinan...

-J’ai un messager tout trouvé, interrompit Reine.

Elle songeait au petit coquetier Jeannin qui avait de si bonnes jambes...

-Merci! merci! s’écria Aubry avec chaleur; il me semble que rien ne me
manquerait ici si je savais que mon beau Loys est en bonnes mains et traité
comme il faut. Mais parlons de vous. Y a-t- il du nouveau? Reine secoua la tête.

-Il y a que le pays est rempli de soldats, répondit-elle; nous aurons de la
peine à nous défendre et à nous cacher désormais. Hier on a crié la somme
promise à qui livrera la tête de mon père.
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-Elle n’est pas encore gagnée, cette somme- là, Dieu merci! -Ils sont nombreux.
Une douzaine d’hommes d’armes, sans compter le chef, qui est un chevalier... et
beaucoup de soldats.

-Ah! dit Aubry, notre seigneur François a trouvé un chevalier pour s’avilir à ce
métier-là! -Il n’en a pas trouvé, répliqua Reine; il en a fait un.

-À la bonne heure! et quel est le croquant?...

-Un de vos parents, Aubry...

-Méloir! s’écria le jeune homme avec cette indignation mêlée de mépris qui ne
peut tuer tout à fait le sourire; Méloir... mon rival, vous savez, Reine...

Reine se redressa.

-Oh! ne vous offensez pas! Il était bon autrefois, mais vous verrez qu’il sera
pendu quelque jour comme un vilain, si je ne lui donne pas de ma dague dans la
poitrine.

-Pauvre Aubry! dit Reine, entre sa poitrine et votre dague il y a loin! Aubry
disparut, comme si cette observation, cruelle dans sa vérité, l’eût foudroyé.

Ce n’était que sa main droite qui se fatiguait.
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Ces plongeons soudains du pauvre prisonnier mettaient le comble à la bizarrerie
de cette scène, où la gaieté de deux coeurs vaillants et jeunes luttait presque
victorieusement contre une profonde détresse.

Quand la tête d’Aubry se remontra, Reine vit qu’il secouait ses cheveux bouclés
avec colère.

-Patience! dit-il; je sais que je ne suis bon à rien... Mais je payerai toutes
nos dettes d’un seul coup, si Dieu le veut. Revenons à vous, Reine, vous parliez
de la suite de ce coquin de Méloir...

-Je disais que leur nombre m’épouvante, Aubry, et j’allais ajouter que le secret
de la retraite de mon père n’est plus à moi.

-Comment! vous auriez confié...
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-À vous seul, Aubry! interrompit la jeune fille; et si j’ai eu tort, ce n’est
pas vous qui devez me le reprocher. Mais il y a deux nuits, en traversant la
grève, j’ai vu qu’on me suivait. Je suis revenue sur mes pas; j’ai fait tout ce
que j’ai pu pour tromper cette surveillance... j’ai cru avoir réussi; je me
trompais: en mettant le pied sur le roc de Tombelène, j’ai revu la grande ombre
maigre et difforme qui sortait du brouillard en même temps que moi...

-Vous avez reconnu l’espion? -J’ai reconnu le Normand Vincent Gueffès, qui
habite depuis quelques mois sur le domaine de Saint-Jean-des-Grèves.

-Est-ce un brave homme? -On dit dans le village qu’il vendrait bien son âme pour
un écu.

Aubry garda le silence.

-Il y en a encore un autre, poursuivit Reine; mais celui-là est un enfant loyal
et dévoué. Je ne crains que Gueffès.
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-Vous souvenez-vous, Aubry? reprit-elle encore après une pause, la semaine
passée nous étions tout pleins d’espoir, nous nous disions: notre peine ne
durera, au pis aller, que quarante jours, puisque François de Bretagne n’a plus
que quarante jours à vivre. Dieu m’est témoin que je prie chaque soir pour que
monseigneur le duc se repente et non pas pour qu’il meure, mais enfin ce sont là
des choses que mes prières ne changeront point. Monsieur Gilles a dit: « dans
quarante jours »! je l’ai entendu; sa voix mourante sonne encore à mon oreille.

Aujourd’hui, deux semaines sont écoulées; nous n’avons plus que vingt-cinq jours
de peine. Nous parlions ainsi... Eh bien! Aubry, mon espoir s’en va! -Ne dites
pas cela. Reine, où vous me ferez devenir fou dans cette cage maudite! -Hélas!
continua mademoiselle de Maurever: un vieillard et une jeune fille pour
combattre tant de soldats! Je ne vous ai pas tout appris. Si Vincent Gueffès ne
nous vend pas, ils sauront se passer de lui. Avez-vous entendu parler, Aubry, de
ces lévriers qui chassent les naufragés sur les grèves d’Audierne et de
Douarnenez, autour des rochers de Penmarch? Méloir attend douze de ces lévriers.

-Le misérable! s’écria Aubry.
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