Pour vous deux
A Mme SIMAR, Marguerite d'HERICOURT
10 novembre 1917
Lorsque vous vîntes parmi nous
Je vis sur votre front candide
L'image d'un être timide
A rendre les anges jaloux.
Mais cependant l'intelligence
Se lisait au fond de vos yeux
Et tous nous fûmes heureux,
Enchantés de votre présence.
Plus tard de votre amer passé
Nous connûmes les ombres heures ;
Celles des espoirs, des leurres
Et d'un bonheur du coeur chassé.
De souffrir on prend l'habitude
Pour oublier le gai printemps
Vous avez vécu le bon temps
Dans l'insomnie et dans l'étude.
Mais Cupidon veillait sur vous
Et je sais sa reconnaissance
Au bois sacré de l'espérance
Il vous a donné rendez-vous.
C'est dans le coeur d'un homme sage
Que vivent vos chères amours,
Car je sais qu'il voudra toujours
Vous appartenir davantage.
Honoré HARMAND