PLUME DE POÉSIES
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 Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) X. L’abbé d’Herblay

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Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) X. L’abbé d’Herblay Empty
MessageSujet: Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) X. L’abbé d’Herblay   Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) X. L’abbé d’Herblay Icon_minitimeDim 7 Avr - 15:42

X. L’abbé d’Herblay

Au bout du village, Planchet tourna à gauche, comme le lui avait
ordonné Aramis, et s’arrêta au-dessous de la fenêtre éclairée.
Aramis sauta à terre et frappa trois fois dans ses mains. Aussitôt
la fenêtre s’ouvrit, et une échelle de corde descendit.

- Mon cher, dit Aramis, si vous voulez monter, je serai enchanté
de vous recevoir.

- Ah çà, dit d’Artagnan, c’est comme cela que l’on rentre chez
vous?

- Passé neuf heures du soir il le faut pardieu bien! dit Aramis:
la consigne du couvent est des plus sévères.

- Pardon, mon cher ami, dit d’Artagnan, il me semble que vous
avez dit pardieu!

- Vous croyez, dit Aramis en riant, c’est possible; vous
n’imaginez pas, mon cher, combien dans ces maudits couvents on
prend de mauvaises habitudes et quelles méchantes façons ont tous
ces gens Église avec lesquels je suis forcé de vivre! mais vous ne
montez pas?

- Passez devant, je vous suis.

- Comme disait le feu cardinal au feu roi: «Pour vous montrer le
chemin, sire.»

Et Aramis monta lestement à l’échelle, et en un instant il eut
atteint la fenêtre.

D’Artagnan monta derrière lui, mais plus doucement; on voyait que
ce genre de chemin lui était moins familier qu’à son ami.

- Pardon, dit Aramis en remarquant sa gaucherie: si j’avais su
avoir l’honneur de votre visite, j’aurais fait apporter l’échelle
du jardinier; mais pour moi seul, celle-ci est suffisante.

- Monsieur, dit Planchet lorsqu’il vit d’Artagnan sur le point
d’achever son ascension, cela va bien pour M. Aramis, cela va
encore pour vous, cela, à la rigueur, irait aussi pour moi, mais
les deux chevaux ne peuvent pas monter l’échelle.

- Conduisez-les sous ce hangar, mon ami, dit Aramis en montrant à
Planchet une espèce de fabrique qui s’élevait dans la plaine, vous
y trouverez de la paille et de l’avoine pour eux.

- Mais pour moi? dit Planchet.

- Vous reviendrez sous cette fenêtre, vous frapperez trois fois
dans vos mains, et nous vous ferons passer des vivres. Soyez
tranquille, morbleu! on ne meurt pas de faim ici, allez!

Et Aramis, retirant l’échelle, ferma la fenêtre.

D’Artagnan examinait la chambre.

Jamais il n’avait vu appartement plus guerrier à la fois et plus
élégant. À chaque angle étaient des trophées d’armes offrant à la
vue et à la main des épées de toutes sortes, et quatre grands
tableaux représentaient dans leurs costumes de bataille le
cardinal de Lorraine, le cardinal de Richelieu, le cardinal de La
Valette et l’archevêque de Bordeaux. Il est vrai qu’au surplus
rien n’indiquait la demeure d’un abbé; les tentures étaient de
damas, les tapis venaient d’Alençon et le lit surtout avait plutôt
l’air du lit d’une petite-maîtresse, avec sa garniture de dentelle
et son couvre-pied, que de celui d’un homme qui avait fait voeu de
gagner le ciel par l’abstinence et la macération.

- Vous regardez mon bouge, dit Aramis. Ah! mon cher, excusez-moi.
Que voulez-vous! je suis logé comme un chartreux. Mais que
cherchez-vous des yeux?

- Je cherche qui vous a jeté l’échelle; je ne vois personne, et
cependant l’échelle n’est pas venue toute seule.

- Non, c’est Bazin.

- Ah! ah! fit d’Artagnan.

- Mais, continua Aramis, monsieur Bazin est un garçon bien
dressé, qui, voyant que je ne rentrais pas seul, se sera retiré
par discrétion. Asseyez-vous, mon cher, et causons.

Et Aramis poussa à d’Artagnan un large fauteuil, dans lequel
celui-ci s’allongea en s’accoudant.

- D’abord, vous soupez avec moi, n’est-ce pas? demanda Aramis.

- Oui, si vous le voulez bien, dit d’Artagnan, et même ce sera
avec grand plaisir, je vous l’avoue; la route m’a donné un appétit
de diable.

- Ah! mon pauvre ami! dit Aramis, vous trouverez maigre chère, on
ne vous attendait pas.

- Est-ce que je suis menacé de l’omelette de Crèvecoeur et des
théobromes en question? N’est-ce pas comme cela que vous appeliez
autrefois les épinards?

- Oh! il faut espérer, dit Aramis, qu’avec l’aide de Dieu et de
Bazin nous trouverons quelque chose de mieux dans le garde-manger
des dignes pères jésuites.

- Bazin, mon ami, dit Aramis, Bazin, venez ici.

La porte s’ouvrit et Bazin parut; mais, en apercevant d’Artagnan,
il poussa une exclamation qui ressemblait à un cri de désespoir.

- Mon cher Bazin, dit d’Artagnan, je suis bien aise de voir avec
quel admirable aplomb vous mentez, même dans une église.

- Monsieur, dit Bazin, j’ai appris des dignes pères jésuites
qu’il était permis de mentir lorsqu’on mentait dans une bonne
intention.

- C’est bien, c’est bien, Bazin, d’Artagnan meurt de faim et moi
aussi, servez-nous à souper de votre mieux, et surtout, montez-
nous du bon vin.

Bazin s’inclina en signe d’obéissance, poussa un gros soupir et
sortit.

- Maintenant que nous voilà seuls, mon cher Aramis, dit
d’Artagnan en ramenant ses yeux de l’appartement au propriétaire
et en achevant par les habits l’examen commencé par les meubles,
dites-moi, d’où diable veniez-vous lorsque vous êtes tombé en
croupe derrière Planchet?

- Eh! corbleu! dit Aramis, vous le voyez bien, du ciel!

- Du ciel! reprit d’Artagnan en hochant la tête, vous ne m’avez
pas plus l’air d’en revenir que d’y aller.

- Mon cher, dit Aramis avec un air de fatuité que d’Artagnan ne
lui avait jamais vu du temps qu’il était mousquetaire, si je ne
venais pas du ciel, au moins je sortais du paradis: ce qui se
ressemble beaucoup.

- Alors voilà les savants fixés, reprit d’Artagnan. Jusqu’à
présent on n’avait pas su s’entendre sur la situation positive du
paradis: les uns l’avaient placé sur le mont Ararat; les autres
entre le Tigre et l’Euphrate; il parait qu’on le cherchait bien
loin tandis qu’il était bien près. Le paradis est à Noisy-le-Sec,
sur l’emplacement du château de M. l’archevêque de Paris. On en
sort non point par la porte, mais par la fenêtre; on en descend
non par les degrés de marbre d’un péristyle, mais par les branches
d’un tilleul, et l’ange à l’épée flamboyante qui le garde m’a bien
l’air d’avoir changé son nom céleste de Gabriel en celui plus
terrestre de prince de Marcillac.

Aramis éclata de rire.

- Vous êtes toujours joyeux compagnon, mon cher, dit-il, et votre
spirituelle humeur gasconne ne vous a pas quitté. Oui, il y a bien
un peu de tout cela dans ce que vous me dites; seulement, n’allez
pas croire au moins que ce soit de madame de Longueville que je
sois amoureux.

- Peste, je m’en garderai bien! dit d’Artagnan. Après avoir été
si longtemps amoureux de madame de Chevreuse, vous n’auriez pas
été porter votre coeur à sa plus mortelle ennemie.

- Oui, c’est vrai, dit Aramis d’un air détaché, oui, cette pauvre
duchesse, je l’ai fort aimée autrefois, et il faut lui rendre
cette justice, qu’elle nous a été fort utile; mais, que voulez-
vous! il lui a fallu quitter la France. C’était un si rude jouteur
que ce damné cardinal! continua Aramis en jetant un coup d’oeil
sur le portrait de l’ancien ministre: il avait donné l’ordre de
l’arrêter et de la conduire au château de Loches; il lui eût fait
trancher la tête, sur ma foi, comme à Chalais, à Montmorency et à
Cinq-Mars; elle s’est sauvée déguisée en homme, avec sa femme de
chambre, cette pauvre Ketty; il lui est même arrivé, à ce que j’ai
entendu dire, une étrange aventure dans je ne sais quel village,
avec je ne sais quel curé à qui elle demandait l’hospitalité, et
qui, n’ayant qu’une chambre et la prenant pour un cavalier, lui a
offert de la partager avec elle. C’est qu’elle portait d’une façon
incroyable l’habit d’homme, cette chère Marie. Je ne connais
qu’une femme qui le porte aussi bien; aussi avait-on fait ce
couplet sur elle:

_Laboissière, dis-moi..._
_Vous le connaissez?_
-_ Non pas; chantez-le, mon cher._
_Et Aramis reprit du ton le plus cavalier:_
_Laboissière, dis-moi,_
_Suis-je pas bien en homme_
-_ Vous chevauchez, ma foi,_
_Mieux que tant que nous sommes._
_Elle est,_
_Parmi les hallebardes,_
_Au régiment des gardes,_
_Comme un cadet._

- Bravo! dit d’Artagnan; vous chantez toujours à merveille, mon
cher Aramis, et je vois que la messe ne vous a pas gâté la voix.

- Mon cher, dit Aramis, vous comprenez... du temps que j’étais
mousquetaire, je montais le moins de gardes que je pouvais;
aujourd’hui que je suis abbé, je dis le moins de messes que je
peux. Mais revenons à cette pauvre duchesse.

- Laquelle? la duchesse de Chevreuse ou la duchesse de
Longueville?

- Mon cher, je vous ai dit qu’il n’y avait rien entre moi et la
duchesse de Longueville: des coquetteries peut-être, et voilà
tout. Non, je parlais de la duchesse de Chevreuse. L’avez-vous vue
à son retour de Bruxelles, après la mort du roi?

- Oui, certes, et elle était fort belle encore.

- Oui, dit Aramis. Aussi l’ai-je quelque peu revue à cette
époque; je lui avais donné d’excellents conseils, dont elle n’a
point profité; je me suis tué de lui dire que Mazarin était
l’amant de la reine; elle n’a pas voulu me croire, disant qu’elle
connaissait Anne d’Autriche, et qu’elle était trop fière pour
aimer un pareil faquin. Puis, en attendant, elle s’est jetée dans
la cabale du duc de Beaufort, et le faquin a fait arrêter M. le
duc de Beaufort et exilé madame de Chevreuse.

- Vous savez, dit d’Artagnan, qu’elle a obtenu la permission de
revenir?

- Oui, et même qu’elle est revenue... Elle va encore faire
quelque sottise.

- Oh! mais cette fois peut-être suivra-t-elle vos conseils.

- Oh! cette fois, dit Aramis, je ne l’ai pas revue; elle est fort
changée.

- Ce n’est pas comme vous, mon cher Aramis, car vous êtes
toujours le même; vous avez toujours vos beaux cheveux noirs,
toujours votre taille élégante, toujours vos mains de femme, qui
sont devenues d’admirables mains de prélat.

- Oui, dit Aramis, c’est vrai, je me soigne beaucoup. Savez-vous,
mon cher, que je me fais vieux: je vais avoir trente-sept ans.

- Écoutez, mon cher, dit d’Artagnan avec un sourire, puisque nous
nous retrouvons, convenons d’une chose: c’est de l’âge que nous
aurons à l’avenir.

- Comment cela? dit Aramis.

- Oui, reprit d’Artagnan; autrefois c’était moi qui étais votre
cadet de deux ou trois ans, et, si je ne fais pas d’erreur, j’ai
quarante ans bien sonnés.

- Vraiment! dit Aramis. Alors c’est moi qui me trompe, car vous
avez toujours été, mon cher, un admirable mathématicien. J’aurais
donc quarante-trois ans, à votre compte! Diable, diable, mon cher!
n’allez pas le dire à l’hôtel de Rambouillet, cela me ferait tort.

- Soyez tranquille, dit d’Artagnan, je n’y vais pas.

- Ah çà mais, s’écria Aramis, que fait donc cet animal de Bazin?
Bazin! dépêchons-nous donc, monsieur le drôle! nous enrageons de
faim et de soif!

Bazin, qui entrait en ce moment, leva au ciel ses mains chargées
chacune d’une bouteille.

- Enfin, dit Aramis, sommes-nous prêts, voyons?

- Oui, monsieur, à l’instant même, dit Bazin; mais il m’a fallu
le temps de monter toutes les...

- Parce que vous vous croyez toujours votre simarre de bedeau sur
les épaules, interrompit Aramis, et que vous passez tout votre
temps à lire votre bréviaire. Mais je vous préviens que si, à
force de polir toutes les affaires qui sont dans les chapelles,
vous désappreniez à fourbir mon épée, j’allume un grand feu de
toutes vos images bénites et je vous y fais rôtir.

Bazin scandalisé fit un signe de croix avec la bouteille qu’il
tenait. Quant à d’Artagnan, plus surpris que jamais du ton et des
manières de l’abbé d’Herblay, qui contrastaient si fort avec
celles du mousquetaire Aramis, il demeurait les yeux écarquillés
en face de son ami.

Bazin couvrit vivement la table d’une nappe damassée, et sur cette
nappe rangea tant de choses dorées, parfumées, friandes, que
d’Artagnan en demeura tout ébahi.

- Mais vous attendiez donc quelqu’un? demanda l’officier.

- Heu! dit Aramis, j’ai toujours un en-cas; puis je savais que
vous me cherchiez.

- Par qui?

- Mais par maître Bazin, qui vous a pris pour le diable, mon
cher, et qui est accouru pour me prévenir du danger qui menaçait
mon âme si je revoyais aussi mauvaise compagnie qu’un officier de
mousquetaires.

- Oh! monsieur!... fit Bazin les mains jointes et d’un air
suppliant.

- Allons, pas d’hypocrisies! vous savez que je ne les aime pas.
Vous feriez bien mieux d’ouvrir la fenêtre et de descendre un
pain, un poulet et une bouteille de vin à votre ami Planchet, qui
s’extermine depuis une heure à frapper dans ses mains.

En effet, Planchet, après avoir donné la paille et l’avoine à ses
chevaux, était revenu sous la fenêtre et avait répété deux ou
trois foi le signal indiqué.

Bazin obéit, attacha au bout d’une corde les trois objets désignés
et les descendit à Planchet, qui, n’en demandant pas davantage, se
retira aussitôt sous le hangar.

- Maintenant soupons, dit Aramis.

Les deux amis se mirent à table, et Aramis commença à découper
poulets, perdreaux et jambons avec une adresse toute
gastronomique.

- Peste, dit d’Artagnan, comme vous vous nourrissez!

- Oui, assez bien. J’ai pour les jours maigres des dispenses de
Rome que m’a fait avoir M. le coadjuteur à cause de ma santé; puis
j’ai pris pour cuisinier l’ex-cuisinier de Lafollone, vous savez?
l’ancien ami du cardinal, ce fameux, gourmand qui disait pour
toute prière après son dîner: «Mon Dieu, faites-moi la grâce de
bien digérer ce que j’ai si bien mangé.»

- Ce qui ne l’a pas empêché de mourir d’indigestion, dit en riant
d’Artagnan.

- Que voulez-vous, reprit Aramis d’un air résigné, on ne peut
fuir sa destinée!

- Mais pardon, mon cher, de la question que je vais vous faire,
reprit d’Artagnan.

- Comment donc, faites, vous savez bien qu’entre nous il ne peut
y avoir d’indiscrétion.

- Vous êtes donc devenu riche?

- Oh! mon Dieu, non! je me fais une douzaine de mille livres par
an, sans compter un petit bénéfice d’un millier d’écus que m’a
fait avoir M. le Prince.

- Et avec quoi vous faites-vous ces douze mille livres? dit
d’Artagnan; avec vos poèmes?

- Non, j’ai renoncé à la poésie, excepté pour faire de temps en
temps quelque chanson à boire, quelque sonnet galant ou quelque
épigramme innocent: je fais des sermons, mon cher.

- Comment, des sermons?

- Oh! mais des sermons prodigieux, voyez-vous! À ce qu’il paraît,
du moins.

- Que vous prêchez?

- Non, que je vends.

- À qui?

- À ceux de mes compères qui visent à être de grands orateurs
donc!

- Ah! vraiment? Et vous n’avez pas été tenté de la gloire pour
vous-même?

- Si fait, mon cher, mais la nature l’a emporté. Quand je suis en
chaire et que par hasard une jolie femme me regarde, je la
regarde; si elle sourit, je souris aussi. Alors je bats la
campagne; au lieu de parler des tourments de l’enfer, je parle des
joies du paradis. Eh! tenez, la chose m’est arrivée un jour à
l’église Saint-Louis au Marais... Un cavalier m’a ri au nez, je me
suis interrompu pour lui dire qu’il était un sot. Le peuple est
sorti pour ramasser des pierres; mais pendant ce temps j’ai si
bien retourné l’esprit des assistants, que c’est lui qu’ils ont
lapidé. Il est vrai que le lendemain il s’est présenté chez moi,
croyant avoir affaire à un abbé comme tous les abbés.

- Et qu’est-il résulté de sa visite? dit d’Artagnan en se tenant
les côtes de rire.

- Il en est résulté que nous avons pris pour le lendemain soir
rendez-vous sur la place Royale! Eh! pardieu, vous en savez
quelque chose.

- Serait-ce, par hasard, contre cet impertinent que je vous
aurais servi de second? demanda d’Artagnan.

- Justement. Vous avez vu comme je l’ai arrangé.

- En est-il mort?

- Je n’en sais rien. Mais en tout cas je lui avais donné
l’absolution _in articulo mortis._ C’est assez de tuer le corps
sans tuer l’âme.

Bazin fit un signe de désespoir qui voulait dire qu’il approuvait
peut-être cette morale, mais qu’il désapprouvait fort le ton dont
elle était faite.

- Bazin, mon ami, vous ne remarquez pas que je vous vois dans
cette glace, et qu’une fois pour toutes je vous ai interdit tout
signe d’approbation ou d’improbation. Vous allez donc me faire le
plaisir de nous servir le vin d’Espagne et de vous retirer chez
vous. D’ailleurs, mon ami d’Artagnan a quelque chose de secret à
me dire. N’est-ce pas, d’Artagnan?

D’Artagnan fit signe de la tête que oui, et Bazin se retira après
avoir posé le vin d’Espagne sur la table.

Les deux amis, restés seuls, demeurèrent un instant silencieux en
face l’un de l’autre. Aramis semblait attendre une douce
digestion. D’Artagnan préparait son exorde. Chacun d’eux, lorsque
l’autre ne le regardait pas, risquait un coup d’oeil en dessous.

Aramis rompit le premier le silence.
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Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) X. L’abbé d’Herblay
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