PLUME DE POÉSIES
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 Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LVIII. L’Écossais, parjure à sa foi, pour un denier vendit son roi

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Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LVIII. L’Écossais, parjure à sa foi, pour un denier vendit son roi Empty
MessageSujet: Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LVIII. L’Écossais, parjure à sa foi, pour un denier vendit son roi   Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LVIII. L’Écossais, parjure à sa foi, pour un denier vendit son roi Icon_minitimeLun 15 Avr - 18:19

LVIII. L’Écossais, parjure à sa foi, pour un denier vendit son roi

Et, maintenant, il faut que nos lecteurs laissent voguer
tranquillement le _Standard_, non pas vers Londres, où d’Artagnan
et Porthos croient aller, mais vers Durham, où des lettres reçues
d’Angleterre pendant son séjour à Boulogne avaient ordonné à
Mordaunt de se rendre, et nous suivent au camp royaliste, situé en
deçà de la Tyne, auprès de la ville de Newcastle.

C’est là, placées entre deux rivières, sur la frontière d’Écosse,
mais sur le sol d’Angleterre, que s’étalent les tentes d’une
petite armée. Il est minuit. Des hommes qu’on peut reconnaître à
leurs jambes nues, à leurs jupes courtes, à leurs plaids bariolés
et à la plume qui décore leur bonnet pour des highlanders,
veillent nonchalamment. La lune, qui glisse entre deux gros
nuages, éclaire à chaque intervalle qu’elle trouve sur sa route
les mousquets des sentinelles et découpe en vigueur les murailles,
les toits et les clochers de la ville que Charles Ier vient de
rendre aux troupes du parlement ainsi qu’Oxford et Newark, qui
tenaient encore pour lui, dans l’espoir d’un accommodement.

À l’une des extrémités du camp, près d’une tente immense, pleine
d’officiers écossais tenant une espèce de conseil présidé par le
vieux comte de Loewen, leur chef, un homme, vêtu en cavalier, dort
couché sur le gazon et la main droite étendue sur son épée.

À cinquante pas de là, un autre homme, vêtu aussi en cavalier,
cause avec une sentinelle écossaise; et grâce à l’habitude qu’il
paraît avoir, quoique étranger, de la langue anglaise, il parvient
à comprendre les réponses que son interlocuteur lui fait dans le
patois du comté de Perth.

Comme une heure du matin sonnait à la ville de Newcastle, le
dormeur s’éveilla; et après avoir fait tous les gestes d’un homme
qui ouvre les yeux après un profond sommeil, il regarda
attentivement autour de lui: voyant qu’il était seul il se leva,
et, faisant un détour, alla passer près du cavalier qui causait
avec la sentinelle. Celui-ci avait sans doute fini ses
interrogations, car après un instant il prit congé de cet homme et
suivit sans affectation la même route que le premier cavalier que
nous avons vu passer.

À l’ombre d’une tente placée sur le chemin, l’autre l’attendait.

- Eh bien, mon cher ami? lui dit-il dans le plus pur français qui
ait jamais été parlé de Rouen à Tours.

- Eh bien, mon ami, il n’y a pas de temps à perdre, et il faut
prévenir le roi.

- Que se passe-t-il donc?

- Ce serait trop long à vous dire; d’ailleurs, vous l’entendrez
tout à l’heure. Puis le moindre mot prononcé ici peut tout perdre.
Allons trouver milord de Winter.

Et tous deux s’acheminèrent vers l’extrémité opposée du camp; mais
comme le camp ne couvrait pas une surface de plus de cinq cents
pas carrés, ils furent bientôt arrivés à la tente de celui qu’ils
cherchaient.

- Votre maître dort-il, Tony? dit en anglais l’un des deux
cavaliers à un domestique couché dans un premier compartiment qui
servait d’antichambre.

- Non, monsieur le comte, répondit le laquais, je ne crois pas,
ou ce serait depuis, bien peu de temps, car il a marché pendant
plus de deux heures après avoir quitté le roi, et le bruit de ses
pas a cessé à peine depuis dix minutes; d’ailleurs, ajouta le
laquais en levant la portière de la tente, vous pouvez le voir.

En effet, de Winter était assis devant une ouverture, pratiquée
comme une fenêtre, qui laissait pénétrer l’air de la nuit, et à
travers laquelle il suivait mélancoliquement des yeux la lune,
perdue, comme nous l’avons dit tout à l’heure, au milieu de gros
nuages noirs.

Les deux amis s’approchèrent de de Winter, qui, la tête appuyée
sur sa main, regardait le ciel; il ne les entendit pas venir et
resta dans la même attitude, jusqu’au moment où il sentit qu’on
lui posait la main sur l’épaule. Alors il se retourna, reconnut
Athos et Aramis, et leur tendit la main.

- Avez-vous remarqué, leur dit-il, comme la lune est ce soir
couleur de sang?

- Non, dit Athos, elle m’a semblé comme à l’ordinaire.

- Regardez, chevalier, dit de Winter.

- Je vous avoue, dit Aramis, que je suis comme le comte de La
Fère, et que je n’y vois rien de particulier.

- Comte, dit Athos, dans une position aussi précaire que la
nôtre, c’est la terre qu’il faut examiner, et non le ciel. Avez-
vous étudié nos Écossais et en êtes-vous sûr?

- Les Écossais? demanda de Winter; quels Écossais?

- Eh! les nôtres, pardieu! dit Athos; ceux auxquels le roi s’est
confié, les Écossais du comte de Loewen.

- Non, dit de Winter. Puis il ajouta: Ainsi, dites-moi, vous ne
voyez pas comme moi cette teinte rougeâtre qui couvre le ciel?

- Pas le moins du monde, dirent ensemble Athos et Aramis.

- Dites-moi, continua de Winter toujours préoccupé de la même
idée, n’est-ce pas une tradition en France, que, la veille du jour
où il fut assassiné, Henri IV, qui jouait aux échecs avec
M. de Bassompierre, vit des taches de sang sur l’échiquier?

- Oui, dit Athos et le maréchal me l’a raconté maintes fois à
moi-même.

- C’est cela, murmura de Winter, et le lendemain Henri IV fut
tué.

- Mais quel rapport cette vision de Henri IV a-t-elle avec vous,
comte? demanda Aramis.

- Aucune, messieurs, et en vérité je suis fou de vous entretenir
de pareilles choses, quand votre entrée à cette heure dans ma
tente m’annonce que vous êtes porteurs de quelque nouvelle
importante.

- Oui, milord, dit Athos, je voudrais parler au roi.

- Au roi? mais le roi dort.

- J’ai à lui révéler des choses de conséquence.

- Ces choses ne peuvent-elles être remises à demain?

- Il faut qu’il les sache à l’instant même, et peut-être est-il
déjà trop tard.

- Entrons, messieurs, dit de Winter.

La tente de de Winter était posée à côté de la tente royale, une
espèce de corridor communiquait de l’une à l’autre. Ce corridor
était gardé non par une sentinelle, mais par un valet de confiance
de Charles Ier, afin qu’en cas urgent le roi pût à l’instant même
communiquer avec son fidèle serviteur.

- Ces messieurs sont avec moi, dit de Winter.

Le laquais s’inclina et laissa passer.

En effet, sur un lit de camp, vêtu de son pourpoint noir, chaussé
de ses bottes longues, la ceinture lâche et son feutre près de
lui, le roi Charles, cédant à un besoin irrésistible de sommeil,
s’était endormi. Les hommes s’avancèrent, et Athos, qui marchait
le premier, considéra un instant en silence cette noble figure si
pâle, encadrée de ses longs cheveux noirs que collait à ses tempes
la sueur d’un mauvais sommeil et que marbraient de grosses veines
bleues, qui semblaient gonflées de larmes sous ses yeux fatigués.

Athos poussa un profond soupir; ce soupir réveilla le roi, tant il
dormait d’un faible sommeil.

Il ouvrit les yeux.

- Ah? dit-il en se soulevant sur son coude, c’est vous, comte de
La Fère?

- Oui, sire, répondit Athos.

- Vous veillez tandis que je dors, et vous venez m’apporter
quelque nouvelle?

- Hélas! sire, répondit Athos, Votre Majesté a deviné juste.

- Alors, la nouvelle est mauvaise? dit le roi en souriant avec
mélancolie.

- Oui, sire.

- N’importe, le messager est le bienvenu, et vous ne pouvez
entrer chez moi sans me faire toujours plaisir. Vous dont le
dévouement ne connaît ni patrie, ni malheur, vous m’êtes envoyé
par Henriette; quelle que soit la nouvelle que vous m’apportez,
parlez donc avec assurance.

- Sire, M. Cromwell est arrivé cette nuit à Newcastle.

- Ah! fit le roi, pour me combattre?

- Non, sire, pour vous acheter.

- Que dites-vous?

- Je dis, sire, qu’il est dû à l’armée écossaise quatre cent
mille livres sterling.

- Pour solde arriérée; oui, je le sais. Depuis près d’un an mes
braves et fidèles Écossais se battent pour l’honneur.

Athos sourit.

- Eh bien! sire, quoique l’honneur soit une belle chose, il se
sont lassés de se battre pour lui, et, cette nuit, ils vous ont
vendu pour deux cent mille livres, c’est-à-dire pour la moitié de
ce qui leur était dû.

- Impossible! s’écria le roi, les Écossais vendre leur roi pour
deux cent mille livres!

- Les Juifs ont bien vendu leur Dieu pour trente deniers.

- Et quel est le Judas qui a fait ce marché infâme?

- Le comte de Loewen.

- En êtes-vous sûr, monsieur?

- Je l’ai entendu de mes propres oreilles.

Le roi poussa un soupir profond, comme si son coeur se brisait, et
laissa tomber sa tête entre ses mains.

- Oh! les Écossais! dit-il, les Écossais! que j’appelais mes
fidèles; les Écossais! à qui je m’étais confié, quand je pouvais
fuir à Oxford; les Écossais! mes compatriotes; les Écossais! mes
frères! Mais en êtes-vous bien sûr, monsieur?

- Couché derrière la tente du comte de Loewen, dont j’avais
soulevé la toile, j’ai tout vu, tout entendu.

- Et quand doit se consommer cet odieux marché?

- Aujourd’hui, dans la matinée. Comme le voit Votre Majesté, il
n’y a pas de temps à perdre.

- Pour quoi faire, puisque vous dites que je suis vendu?

- Pour traverser la Tyne, pour gagner l’Écosse, pour rejoindre
lord Montrose, qui ne vous vendra pas, lui.

- Et que ferais-je en Écosse? une guerre de partisans? une
pareille guerre est indigne d’un roi.

- L’exemple de Robert Bruce est là pour vous absoudre, sire.

- Non, non! il y a trop longtemps que je lutte; s’ils m’ont
vendu, qu’ils me livrent, et que la honte éternelle de leur
trahison retombe sur eux.

- Sire, dit Athos, peut-être est-ce ainsi que doit agir un roi,
mais ce n’est point ainsi que doit agir un époux et un père. Je
suis venu au nom de votre femme et de votre fille, et, au nom de
votre femme et de votre fille et des deux autres enfants que vous
avez encore à Londres, je vous dis: Vivez, sire, Dieu le veut!

Le roi se leva, resserra sa ceinture, ceignit son épée, et
essuyant d’un mouchoir son front mouillé de sueur:

- Eh bien! dit-il, que faut-il faire?

- Sire, avez-vous dans toute l’armée un régiment sur lequel vous
puissiez compter?

- De Winter, dit le roi, croyez-vous à la fidélité du vôtre?

- Sire, ce ne sont que des hommes, et les hommes sont devenus
bien faibles ou bien méchants. Je crois à leur fidélité, mais je
n’en réponds pas; je leur confierais ma vie, mais j’hésite à leur
confier celle de Votre Majesté.

- Eh bien! dit Athos, à défaut de régiment, nous sommes trois
hommes dévoués, nous suffirons. Que Votre Majesté monte à cheval,
qu’elle se place au milieu de nous, nous traversons la Tyne, nous
gagnons Écosse, et nous sommes sauvés.

- Est-ce votre avis, de Winter? demanda le roi.

- Oui, sire.

- Est-ce le vôtre, monsieur d’Herblay?

- Oui, sire.

- Qu’il soit donc fait ainsi que vous le voulez. De Winter,
donnez les ordres.

De Winter sortit; pendant ce temps, le roi acheva sa toilette. Les
premiers rayons du jour commençaient à filtrer à travers les
ouvertures de la tente lorsque de Winter entra.

- Tout est prêt, sire, dit-il.

- Et nous? demanda Athos.

- Grimaud et Blaisois vous tiennent vos chevaux tout sellés.

- En ce cas, dit Athos, ne perdons pas un instant et partons.

- Partons, dit le roi.

- Sire, dit Aramis, Votre Majesté ne prévient-elle pas ses amis?

- Mes amis, dit Charles Ier en secouant tristement la tête, je
n’en ai plus d’autres que vous trois. Un ami de vingt ans qui ne
m’a jamais oublié; deux amis de huit jours que je n’oublierai
jamais. Venez, messieurs, venez.

Le roi sortit de sa tente et trouva effectivement son cheval prêt.
C’était un cheval isabelle qu’il montait depuis trois ans et qu’il
affectionnait beaucoup.

Le cheval en le voyant hennit de plaisir.

- Ah! dit le roi, j’étais injuste, et voilà encore, sinon un ami,
du moins un être qui m’aime. Toi, tu me seras fidèle, n’est-ce
pas, Arthus?

Et comme s’il eût entendu ces paroles, le cheval approcha ses
naseaux fumants du visage du roi, en relevant ses lèvres et en
montrant joyeusement ses dents blanches.

- Oui, oui, dit le roi en le flattant de la main; oui, c’est
bien, Arthus, et je suis content de toi.

Et avec cette légèreté qui faisait du roi un des meilleurs
cavaliers de l’Europe, Charles se mit en selle, et, se retournant
vers Athos, Aramis et de Winter:

- Eh bien! messieurs, dit-il, je vous attends.

Mais Athos était debout, immobile, les yeux fixés et la main
tendue vers une ligne noire, qui suivait le rivage de la Tyne et
qui s’étendait sur une longueur double de celle du camp.

- Qu’est-ce que cette ligne? dit Athos, auquel les dernières
ténèbres de la nuit, luttant avec les premiers rayons du jour, ne
permettaient pas bien de distinguer encore. Qu’est-ce que cette
ligne? je ne l’ai pas vue hier.

- C’est sans doute le brouillard qui s’élève de la rivière, dit
le roi.

- Sire, c’est quelque chose de plus compact qu’une vapeur.

- En effet, je vois comme une barrière rougeâtre, dit de Winter.

- C’est l’ennemi qui sort de Newcastle et qui nous enveloppe,
s’écria Athos.

- L’ennemi! dit le roi.

- Oui, l’ennemi. Il est trop tard. Tenez! tenez! sous ce rayon de
soleil, là, du côté de la ville, voyez-vous reluire les côtes de
fer?

On appelait ainsi les cuirassiers dont Cromwell avait fait ses
gardes.

- Ah! dit le roi, nous allons savoir s’il est vrai que mes
Écossais me trahissent.

- Qu’allez-vous faire? s’écria Athos.

- Leur donner l’ordre de charger et passer avec eux sur le ventre
de ces misérables rebelles.

Et le roi, piquant son cheval, s’élança vers la tente du comte de
Loewen.

- Suivons-le, dit Athos.

- Allons, dit Aramis.

- Est-ce que le roi serait blessé? dit de Winter. Je vois à terre
des taches de sang.

Et il s’élança sur la trace des deux amis. Athos l’arrêta.

- Allez rassembler votre régiment, dit-il, je prévois que nous en
aurons besoin tout à l’heure.

De Winter tourna bride, et les deux amis continuèrent leur route.
En deux secondes le roi était arrivé à la tente du général en chef
de l’armée écossaise. Il sauta à terre et entra.

Le général était au milieu des principaux chefs.

- Le roi! s’écrièrent-ils en se levant et en se regardant avec
stupéfaction.

En effet, Charles était debout devant eux, le chapeau sur la tête,
les sourcils froncés, et fouettant sa botte avec la cravache.

- Oui, messieurs, dit-il, le roi en personne; le roi qui vient
vous demander compte de ce qui se passe.

- Qu’y a-t-il donc, sire? demanda le comte de Loewen.

- Il y a, monsieur, dit le roi, se laissant emporter par la
colère, que le général Cromwell est arrivé cette nuit à Newcastle;
que vous le savez et que je n’en suis pas averti; il y a que
l’ennemi sort de la ville et nous ferme le passage de la Tyne, que
vos sentinelles ont dû voir ce mouvement, et que je n’en suis pas
averti; il y a que vous m’avez, par un infâme traité, vendu deux
cent mille livres sterling au parlement, mais que de ce traité au
moins j’en suis averti. Voici ce qu’il y a, messieurs; répondez ou
disculpez-vous, car je vous accuse.

- Sire, balbutia le comte de Loewen, sire, Votre Majesté aura été
trompée par quelque faux rapport.

- J’ai vu de mes yeux l’armée ennemie s’étendre entre moi et
Écosse, dit Charles, et je puis presque dire: J’ai entendu de mes
propres oreilles débattre les clauses du marché.

Les chefs écossais se regardèrent en fronçant le sourcil à leur
tour.

- Sire, murmura le comte de Loewen courbé sous le poids de la
honte, sire, nous sommes prêts à vous donner toutes preuves.

- Je n’en demande qu’une seule, dit le roi. Mettez l’armée en
bataille et marchons à l’ennemi.

- Cela ne se peut pas, sire, dit le comte.

- Comment! cela ne se peut pas! et qui empêche que cela se
puisse? s’écria Charles Ier.

- Votre Majesté sait bien qu’il y a trêve entre nous et l’armée
anglaise, répondit le comte.

- S’il y a trêve, l’armée anglaise l’a rompue en sortant de la
ville, contre les conventions qui l’y tenaient enfermée; or, je
vous le dis, il faut passer avec moi à travers cette armée et
rentrer en Écosse, et si vous ne le faites pas, eh bien!
choisissez entre les deux noms qui font les hommes en mépris et en
exécration aux autres hommes: ou vous êtes des lâches, ou vous
êtes des traîtres!

Les yeux des Écossais flamboyèrent, et, comme cela arrive souvent
en pareille occasion, ils passèrent de l’extrême honte à l’extrême
impudence, et deux chefs de clan s’avançant de chaque côté du roi:

- Eh bien, oui, dirent-ils, nous avons promis de délivrer Écosse
et l’Angleterre de celui qui depuis vingt-cinq ans boit le sang et
l’or de l’Angleterre et de Écosse Nous avons promis, et nous
tenons nos promesses. Roi Charles Stuart, vous êtes notre
prisonnier.

Et tous deux étendirent en même temps la main pour saisir le roi;
mais avant que le bout de leurs doigts touchât sa personne, tous
deux étaient tombés, l’un évanoui et l’autre mort.

Athos avait assommé l’un avec le pommeau de son pistolet, et
Aramis avait passé son épée au travers du corps de l’autre.

Puis, comme le comte de Loewen et les autres chefs reculaient
devant ce secours inattendu qui semblait tomber du ciel à celui
qu’ils croyaient déjà leur prisonnier, Athos et Aramis
entraînèrent le roi hors de la tente parjure, où il s’était si
imprudemment aventuré, et sautant sur les chevaux que les laquais
tenaient préparés, tous trois reprirent au galop le chemin de la
tente royale.

En passant ils aperçurent de Winter qui accourait à la tête de son
régiment. Le roi lui fit signe de les accompagner.
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Alexandre Dumas.(Père)(1802-1870) LVIII. L’Écossais, parjure à sa foi, pour un denier vendit son roi
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