Fo 235 1858-60.
la pauvre petite fileuse (l'araignée)
Je hais le vieux pouvoir farouche
Ayant un dogme dans sa bouche
Et dans sa poitrine un glaçon,
Et tous les fléaux pêle-mêle
Dans sa main, et sous sa semelle,
Ton araignée, ô Pélisson!
Fo 236 146/192. Serk 1859.
Le bagne - la galère -
... La touffe de cheveux qu'on jette hors du peigne
N'est pas' plus répugnante à voir que ce vil tas
De gueux tombés du gouffre à force d'attentats,
Et de la foule humaine arrachés pêle-mêle.
[au v° ébauche du début de L'Idylle de Floriane.]
Fo 240 256/45. 1859-60.
... (Car) l'homme de crime et de honte
Craint les ténèbres et les fuit;
L'âme du juste seule affronte
Les sombres regards de la nuit.
Fos 241-242' 147/566. 1856. Océan, 12.
Que votre gloire est courte, ô grands hommes. du glaive!
Guerriers! comme'' un trophée est vite *un ossement!
Comme vos panthéons s'en vont rapidement!
Vos temples sont du vent; vos dômes - confus roulent,
Vos arcs gisent dans l'herbe; et pendant qu'ils s'écroulent,
On entend le rouet du fil mystérieux.
Allez, passez, tombez,' rois, conquérants, faux dieux!
La mort a pour fuseaux vos colonnes trajanes.
1016 OCÉAN. VERS
Fo 243 Copie Daubray.
L'homme est le maître; tout le nomme,
Les monts, les plaines, l'air, le feu;
La terre répète pour l'homme
L'hymne que le ciel chante à Dieu.
Fo 247 1860? Océan, 135.
Qùerelle du 6 et du 9.
Le 9
Le 9 sème, 'le 6 récolte.
Le 6
Tais-toi, tu ressembles au g
Le 9
Tu n'es que le 9, en révolte!
Le 6
Tu n'es qu'un 6, découragé.
15 mai.
Fo 248 1856-58. Océan, 68.
L'homme esclave! de qui? De l'homme. O cieux profonds!
Cieux purs! vous nous donnez l'âme, et nous l'étouffons.
. Nous changeons l'onde en marécage.
Toute horreur sort de nous. La douce Liberté
Vient des cieux, bat de l'aile, et vit dans la clarté.
Dieu fait l'oiseau, l'homme la cage.
Fo 249 246/142. 1859-60.
Sait-on ce qu'à la tempête
Disent les flots écumants?
Sait-on les signes de tête
Que se font les éléments?
La petite fleur des prés joue
Avec l'aigle dans l'infini.
Fo 250 147/578. Début 1856. Océan. 102.
J'ai lu Dante.
Quand j'entrai dans ce lieu sinistre, il faisait nuit.
Le mal régnait. La guerre et la mort qui la suit,
Et la couronne horrible et la tiare sombre,
Et les sceptres couvraient la terre de, leur ombre.
Et les peuples marchaient dans le sang et le feu,
Le roi cachant la loi, le pape masquant Dieu.
Je pris ce livre, écrit par une main de pierre.
1852-1870 1017
J'étais aveugle et jeune; et j'ouvris la paupière; '
Et quand j'en eus tourné vingt pages, j'étais. viéùx.
Je connaissais les rois, les.prêtres, l'envieux,
Le méchant, l'imposteur, l'hypocrite, le juge.
147/315.. 1856. Océan, p. 409.
Un bruit profond.roulait dans les souffles de, l'air;
Les barques se hâtaient vers le port, et la mer
Les chassait avec des huées;
Le soir disait : salut! le jour disait : adieu!
Au couchant flamboyait le soleil, oeil de feu
Sous le' lioir'.sourcil des nuées.
F° 252 -, 1858?
Un soir, j'errais, passant débile,
Comme à Delphe errait' la sybille;
Près d'un cromlech presque détruit,
Et je regardais, immobile,. .
Ces sombres pierres de la nuit.
Une voix triste, à mon approche,
Sortit de ces spectres de roche,
Et me dit :,