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 Louis Fréchette (1839-1908) Stances

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Louis Fréchette (1839-1908) Stances Empty
MessageSujet: Louis Fréchette (1839-1908) Stances   Louis Fréchette (1839-1908) Stances Icon_minitimeVen 19 Avr - 19:13

Stances


À l'occasion du cinquantième anniversaire de la fondation
du collège de Lévis.

De ses reflets vermeils dorant chaque fenêtre,
Et soulevant partout un triomphal salve!
Sur la ville qu'enfant maint des nôtres vit naître,
Joyeux anniversaire, un beau jour s'est levé!

Un de ces jours où, même avant que l'aube tendre
Ait fait place aux splendeurs d'un matin radieux,
Des lèvres et des coeurs, l'oreille croit entendre
Monter l'hymne touchant des souvenirs pieux.

Beau jour où le vieillard, qui se souvient encore,
Lève un doigt tremblotant pour essuyer un pleur
En croyant voir passer, le front nimbé d'aurore,
Le fantôme vivant de sa jeunesse en fleur.

Oh! oui, c'est le passé, oui, c'est notre jeunesse,
Camarades vieillis, chez amis d'autrefois!
Que Dieu, dont la bonté voulut que tout renaisse,
Nous permet aujourd'hui d'évoquer à la fois.

Il était bien étroit le tout petit collège
Pour notre enfance pauvre à la hâte élevé;
Mais il grandit celui que le Très-Haut protège :
C'était pour l'avenir le grain de sénevé.

Je me rappelle encor sa structure modeste...
Mais bien subtil serait le regard de celui
Qui pourrait découvrir le si peu qu'il en reste
Sous l'altier monument qui l'englobe aujourd'hui.

Pourtant je dirais : Honte à ma mémoire ingrate!
Si j'oubliais, devant ces vieux murs élargis,
Qu'il n'est jamais petit le logis de Socrate
Lorsque des amis vrais remplissent le logis.

Or qui, de notre temps, n'a conservé le culte,
Et le nom, dans son coeur profondément empreint,
Des premiers pionniers qui dans ce sol inculte
D'une main généreuse ont semé le bon grain?

Ils furent à la tâche, ils furent à la peine :
Et quand à son banquet s'assied le moissoneur,
Devant la gerbe d'or, devant la grange pleine,
Il est juste qu'ils aient aussi part à l'honneur!

Gloire aux fils de Laval, vaillants semeurs d'idées,
Qui vinrent après eux, en fraternels rivaux,
Arrosant à leur tour les glèbes fécondées,
Des humbles défricheurs couronner les travaux!

Mais gloire à vous aussi - vous que La Salle envoie
Porter au bout du monde un zèle sans rival -
Qui, dans ce jour béni, nous valez cette joie
De marier son nom à celui de Laval!

Et qu'il ait avant tous sa large part de gloire,
Celui qui fit fleurir les premiers fruits semés;
Au Frère Herménégilde, à sa noble mémoire,
L'hommage ému des coeurs que son coeur a formés.

Assez parler pourtant du passé! Si l'on aime
Un jour comme aujourd'hui vivre de souvenir,
On aime à voir aussi, dernier mot du poème,
Dans l'éclat du présent rayonner l'avenir.

Le présent, c'est le chêne arc-bouté sur sa tige,
Dans l'effort créateur de sa virilité,
Auquel un demi-siècle ajoute le prestige
De la puissance unie à la fécondité.

Le présent, cher ancien collège! c'est encore
Ton grandiose aspect, ton front monumental,
Qui domine si loin l'espace, et le décore
Comme un joyau superbe orne un bandeau royal!

Si bien qu'aux feux du soir quand s'enflamme ta cime,
L'étranger à qui rien n'a révélé ton nom
S'imagine entrevoir, dans un cadre sublime,
Le fronton d'or de quelque antique parthénon!

Que dis-je antique? Non, car ta splendeur hautaine
Brille encore au soleil de ton premier été;
Qu'est-ce que la minute ou que la cinquantaine
Sur le chemin qui mène à l'immortalité?

Non, tu n'es pas encor l'aïeule, mais la mère!
La mère qu'on chérit, la mère au doux accueil,
Dont on salue au loin la grâce débonnaire,
Et qui, les bras tendus, nous reçoit sur le seuil.

L'avenir est à Dieu, le temps est notre maître :
Tous, ainsi que les ans, les hommes passeront;
Puissent les jours futurs t'épargner, et ne mettre
Qu'un même accroissement de lauriers à ton front!

Ton berceau fut orné d'un beau nom de victoire :
Fais, par les buts atteints et les sentiers suivis,
Resplendir, à jamais unis dans notre histoire,
Le grand nom de Laval et celui de Lévis!
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Louis Fréchette (1839-1908) Stances
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