A M. O. Biou
(de Nantes)
Pauvres fils éloignés de la France si chère,
Nous avons bien longtemps pleuré son abandon;
Mais, seul, le lâche roi qui nous mit à l'enchère
N'aura pas eu notre pardon.
La France, qu'elle soit glorieuse ou meurtrie,
- Son astre fût-il même à jamais confondu -
Sera toujours pour nous notre sainte patrie,
Notre doux paradis perdu.
Nous t'aimerons toujours, ô beau sol pittoresque,
Couvert de monuments qu'admire l'univers;
Nous t'aimerons toujours, peuple chevaleresque,
Aux coeurs si largement ouverts;
Et nous verrons toujours la France belle et grande...
Pour nous, ses revers même en sont de fiers témoins!
Qu'on ne craigne jamais que la France se rende :
La France ne meurt pas et se rend encor moins!