II
Un jour, jeune inconnu, sentant dans ta poitrine
Une ardente étincelle, une flamme divine
Te mordre au coeur et te brûler,
Tu dis: Exilons-nous! quittons ces froides plages!
Il me faut le soleil, la foudre et les nuages:
Je suis aigle, je puis voler!
Et tu partis... Longtemps la foule indifférente
N'avait, même des yeux, suivi ta course errante
Dans l'immense espace de l'air,
Quand, de ses mille voix, l'antique Renommée,
À ta patrie encore aimée,
Jeta ton nom comme un éclair.
Enfin, après avoir médité le vieux monde,
Tu reviens parmi nous sur les ailes de l'onde,
Tout brillant de gloire et d'honneur,
Et joyeux de pouvoir, après seize ans d'absence,
Revoir le lieu de ta naissance
Dont l'aspect fait battre ton coeur.