La figure d’Éliante n’a pas de ces régularités
grecques dont on s’accorde à dire qu’elles sont
parfaitement belles, mais qui au fond ne charment
personne ; elle a les plus beaux yeux du monde et un
jeu de prunelles supérieur ; des sourcils finement tracés
qu’on prendrait pour l’arc de Cupidon, un petit nez
fripon et chiffonné qui lui sied à ravir ; une bouche à
n’y pas fourrer le petit doigt : ajoutez à cela des
cheveux à pleines mains, et qui, lorsqu’ils sont dénoués,
lui vont jusqu’au jarret ; des dents si pures, si bien
faites, si bien rangées, qu’elles forceraient la douleur à
éclater de rire pour les montrer ; une main fluette et
potelée à la fois, un pied à chausser la pantoufle de
Cendrillon, et vous aurez un ensemble d’un régal assez
exquis. Éliante, dans toute sa mignonne perfection, n’a
de grand que les yeux. Le principal charme d’Éliante
consiste dans une grâce extrême et une manière de
porter les choses les plus simples. La grande toilette de
cour lui va bien ; mais le négligé lui sied davantage.
Quelques indiscrets prétendent qu’elle est encore mieux
sous le linge. Cette opinion nous paraît ne pas manquer
de probabilité.